Une loi, un projet
"L’État encourage la médiation
C'est ce que prévoit la Constitution genevoise à son article 120.
Des travaux ont été conduits ces dernières années pour mettre en œuvre cette disposition, en particulier suite à l'adoption
Le Pouvoir judiciaire
Les travaux de ce groupe ont également abouti à l’élaboration en commun d’un amendement général au projet de loi et, finalement, à l’adoption par le Grand Conseil, en janvier 2023, de la loi sur la médiation.
Le but de la loi est de promouvoir le recours à la médiation afin de contribuer à la paix sociale et de limiter la judiciarisation des rapports sociaux.
Elle prévoit pour ce faire un dispositif
- Une large information au public
- Le renforcement des offres de formation à l'attention des praticiennes et praticiens
- Des incitations financières
- La création d'un bureau de la médiation
Le Pouvoir judiciaire et ses partenaires travaillent activement à la mise en œuvre de la loi, qui entrera en vigueur en janvier 2024.
Le nouveau dispositif
Le Pouvoir judiciaire est chargé par la loi de mettre en œuvre le dispositif d’encouragement à la médiation, en fournissant l’appui administratif, financier et logistique nécessaire.
Domaines
Le dispositif vise à promouvoir la médiation dans tous les domaines:
- En matière civile, par exemple en cas de conflits familiaux ou successoraux, dans le contexte professionnel ou en lien avec le logement (bail
Désigne toute une variété de locations de biens: location d’immeubles à usage d’habitation (bail d'habitation), à usage commercial (bail commercial), etc. Il désigne également le contrat de location régissant les rapports entre la personne qui propose à la location un bien (la bailleresse ou le bailleur) et la personne qui loue le bien (la ou le locataire). , voisinage, etc.), ainsi que dans le domaine commercial. - En matière pénale, que cela soit pour les mineurs ou les adultes. Dans les deux cas, la magistrate ou le magistrat en charge de la procédure aide à l'initialisation du processus de médiation.
- En matière administrative, le dispositif veillera à rediriger les personnes en conflit vers le bureau de médiation administrative ou vers d’autres structures spécialisées existantes (organes de médiation de la police ou des HUG, par exemple). Il n’est toutefois pas exclu que certains litiges dans ce domaine puissent être traités par des médiatrices et médiateurs assermentés, opposant par exemple des voisins dans le cadre d'une procédure en droit de la construction.
Pilotage
Le pilotage du dispositif d’encouragement à la médiation est confié à une commission composée de 2 médiatrices et médiateurs désignés par la commission de médiation, de 2 avocates et avocats élus par les avocates et avocats inscrits au registre cantonal, de 3 magistrates ou magistrats désignés par la Commission de gestion du Pouvoir judiciaire et du secrétaire général du Pouvoir judiciaire, qui la préside.
La commission de pilotage se compose de:
- M. Patrick BECKER, secrétaire général du Pouvoir judiciaire
- M. Yves BERTOSSA, premier procureur
- Mme Emmanuelle DUFOUR-IMSAND, vice-présidente du Tribunal civil
- Mme Michèle PERNET, juge au Tribunal administratif de première instance
- Mme Pascale BYRNE-SUTTON, médiatrice assermentée
- M. Philippe SCHNEIDER, médiateur assermenté
- Me Diane BROTO, avocate
- Me Philippe COTTIER, avocat
Elle aura pour première mission de sélectionner les médiatrices et médiateurs assermentés qui animeront le bureau de la médiation. Elle proposera par la suite toute mesure d’amélioration du dispositif, y compris en matière de sensibilisation et de formation.
Elle assurera le suivi du fonctionnement du dispositif en identifiant les difficultés rencontrées par le bureau de la médiation, en vue de proposer, le cas échéant, des mesures correctives. Elle suivra en outre l’évolution des indicateurs et des statistiques, ainsi que l’allocation des moyens financiers. Elle établira enfin un rapport annuel d'activité transmis au Grand Conseil et à la Commission de gestion du Pouvoir judiciaire.
Le bureau de la médiation
Fonctionnement
Rattaché au Pouvoir judiciaire, qui l’accueillera dans des locaux au Palais de justice, le bureau de la médiation sera composé de médiatrices et médiateurs assermentés, qui l’animeront en assurant une présence quotidienne. Placé sous la responsabilité d’une ou d’un coordinateur, il ouvrira en janvier 2024.
Missions et prestations
Le bureau aura pour première mission d’informer le public et les professionnel∙le∙s en diffusant largement toutes les informations utiles sur ce mode de règlement amiable des litiges et en garantissant la cohérence des renseignements apportés par l’ensemble des actrices et acteurs du règlement des litiges.
Les membres du bureau joueront un rôle clé pour aider à initialiser les processus de médiation. Ils réceptionneront à cet effet les communications des magistrates et magistrats ayant incité des parties à une procédure judiciaire à se renseigner ou à tenter une médiation. Ils réorienteront si besoin les intéressé·e·s vers des dispositifs spécifiques de résolution amiable, en expliquant le déroulement du processus de médiation ou en énonçant ses avantages. Ils pourront plus généralement être consultés par toute personne intéressée, avec ou sans rendez-vous et indépendamment de l’existence d’une procédure judiciaire.
En fonction des caractéristiques du litige et si les intéressé∙e∙s n’ont pas identifié de médiatrice ou de médiateur, le bureau de la médiation pourra également proposer des noms de médiatrices et de médiateurs, à partir du tableau établi par l'administration cantonale.
Conçu comme une véritable interface, il assurera le lien entre les médiations et d’éventuelles procédures judiciaires, en informant par exemple la juridiction saisie lorsqu’un accord règle un litige ou, au contraire, en l'avertissant de l'échec du processus.
Incitations financières
La gratuité constitue un levier important de promotion de la médiation. Le bureau octroiera ainsi les aides financières suivantes, sur demande des intéressé·e·s.
- Séances de médiation - Les personnes en litige pourront solliciter du bureau la prise en charge financière d’une médiation (7,5 heures de médiation, renouvelable jusqu’à 3 fois), qui sera accordée aux conditions suivantes:
o La volonté réciproque et concordante des personnes concernées
o Le recours à une médiatrice ou un médiateur assermenté inscrit au tableau genevois
o Le rattachement suffisant du conflit avec le canton de Genève.
- Co-médiations - Lorsque des circonstances particulières le justifieront, le bureau pourra également octroyer la prise en charge financière de l’activité d’une co-médiatrice ou d’un co-médiateur, sur demande des parties et de la médiatrice ou du médiateur mandaté.
- Honoraires d’avocates et d’avocats - Le bureau accordera, sur demande de la partie concernée et si nécessaire, la prise en charge financière partielle des honoraires de son avocate ou de son avocat (2,5 heures en début de processus), afin de favoriser l’entrée en médiation.
- Conseil juridique - Le bureau pourra exceptionnellement autoriser, sur demande préalable de la médiatrice ou du médiateur, la prise en charge financière des honoraires d'une ou d’un juriste pour fournir un avis d'expert, lorsqu’une question juridique pointue mérite d'être clarifiée pour que le processus puisse aboutir.
Liens utiles
- Loi sur la médiation (LMédiation – E 6 25)
- Constitution de la République et canton de Genève, du 14 octobre 2012 (art. 120)
- Loi sur l'organisation judiciaire (LOJ – E 2 05)
- Règlement relatif aux médiatrices et médiateurs assermentés (RMA)
- Règlement relatif au dispositif d’encouragement à la médiation (RDEM)
- Médiatrices et médiateurs assermentés - Département des institutions et du numérique (DIN)
- Devenir médiatrice ou médiateur assermenté - Département des institutions et du numérique (DIN)
- Bureau de médiation administrative
- Organe de médiation indépendante entre la population et la police (MIPP)
- Espace de médiation des HUG
- Service d'évaluation et d'accompagnement de la séparation parentale - département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP)
- Fédération Genevoise MédiationS (FGeM)